Sous ce titre et sur le blog de son musée, notre ami Christian Deflandre, membre du conseil d’administration et directeur du Musée de la Carte Postale d’Antibes, fait part de son sentiment sur l’année qui vient de s’écouler. Nous le reproduisons ci-dessous:
2020 aura été une « ANNUS HORRIBILIS ». Pour les non latinistes, comment se faire une idée d’une ANNUS HORRIBILIS ? Peut-être en regardant la carte postale reproduite ci-dessus.
Mais pour ceux qui l’ont vécue, c’est la tristesse qui l’emporte. Tout est bousculé et nombreux sont les prophètes de malheur qui nous prédisent que plus rien ne sera comme avant !
Qu’en est-il des cartophiles et de la cartophilie ? À ce jour, c’est la morosité qui règne. Plus de bourses d’échanges, plus de salons, plus d’expositions. Il ne reste au collectionneur que de tourner les pages de ses albums, de classer ses cartes acquises à une époque où l’on pouvait flâner aux marchés aux puces et rencontrer sa belle carte du dimanche. « Je te plais, tu me plais, et c’était dans la manche…. » comme le chantait Georges BRASSENS dans les Amours d’Antan.
Le lien social part à vau-l’eau. Les Musées sont fermés depuis plusieurs mois, considérés comme « non essentiels ». Qui décide ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas ? Les rêves sont-ils essentiels à l’homme ou suffit-il de le nourrir et de le faire boire pour faire son bonheur ? Dans ce nouvel univers, comment peut-on bâtir des projets et sur quelles bases ? La culture est reléguée au second plan. L’agriculture prime, car il s’agit d’alimenter une population mondiale de plus en plus croissante.
En dépit de ce tableau peu réjouissant, le Musée de la Carte Postale vous adresse tardivement ses meilleurs vœux pour 2021. Nous ne nous laisserons pas abattre. En plus du vaccin antivirus, nous prenons de grandes louches de potion magique conçue à base d’optimisme et nous préparons nos futures expositions temporaires avec la même ardeur que par le passé.
Car depuis qu’elles existent, les cartes postales ont côtoyé bien d’autres malheurs auxquels elles ont survécu. Notamment la « grippe espagnole » qui à la fin de la Première Guerre Mondiale a fait plus de morts que la guerre elle-même.
Un jour viendra où nous pourrons ouvrir les portes pour recevoir du public. Quand ? Ne nous le demandez pas, nous l’ignorons, mais ce jour viendra, c’est une certitude. À titre d’exemple, comment l’expéditeur de la carte ci-dessous reproduite, pouvait-il imaginer, que celle-ci, un siècle plus tard serait livrée à vos regards ? Dans le domaine du rêve, tout est possible et les cartes postale auront toujours quelque chose à nous apprendre. Positivons, rêvons,… Bonne année et surtout bonne santé à toutes et à tous.